Historique au masculin de L'atelier de la Bruvandière

 

Les modes au Moyen-Age

Le vêtement utilisés vers le XIII - XIVe siècle se compose de braies de toile (culotte de sous vêtement, à jambes longues), d'une chemise, commune à toutes les classes de la société, de toile de lin ou de fine baptiste selon la richesse de celui qui la porte, de " chausses ", en toile de lin, de laine ou de mousseline de laine extensible.

Au dessus de la chemise, la cote, (tunique enfilée par la tête, comme un chandail) est parfois assortie d'un " bliaud " long et ample, endossé sous la cote.

Les costumes d'apparat peuvent comprendre sept à huit pièces enfilées les unes au dessus des autres. Le ''gippon'' (tunique fermant par des lacets ou une rangée de petits boutons) sont à gros plis, masquant la silhouette. L'encolure est peu dégagée et ronde, Capes et manteaux sont retenus par un " fermail ".

Les Etoffes employées sont la toile de chanvre pour le linge de corps, de même que les étoffes teintes bon marché et les pelleteries communes. Chez les paysans les plus aisés, les étoffes sont plus fines, les teintes plus colorées, et on ajoute des bijoux et ornements métalliques

Le costume noble se différencie de celui des paysans par la richesse des étoffes et ornementations, ainsi que par le nombre de pièces constituant le costume. La ceinture est le plus souvent constituée d'une lanière de cuir pourvue dune boucle, avec (parfois) des clous décoratifs en métal non précieux

 

 

La Renaissance au masculin

À la fin du XVIe siècle, le costume français est influencé par la mode espagnole : c'est l'austérité espagnole contre l'extravagance des Valois.

Le costume masculin se compose du pourpoint (vêtement qui couvre le torse jusqu'au dessous de la ceinture), arrondi dans sa partie inférieure, il comporte des épaulettes et des ailerons (manches très courtes au dessus de l'épaule), à petites ou grandes taillades (ou crevés) pour laisser voir la chemise de dessous, ces ouvertures sont maintenues par des lacets comme le devant du pourpoint.

Par-dessus, se porte un justaucorps largement décolleté, ou un manteau à collet, ou une casaque à manches fendues.

Les cols ou collerettes, sont droits avec une fraise tantôt ronde, tantôt souple et tombante à la confusion, ou alors un collet monté ou rotonde.

Les trousses (hauts-de-chausses courts et relevés) se font remplacer par les " chausses " dites en bourses ou par d'autres plus allongées dites à la gigotte et à la vénitienne.

Les chausses sont le plus souvent "parties" : une jambe de couleur ou de motif différents de l'autre. Les hauts-de-chausses sont clairs

Les gilets, sont fleuris et les manteaux ont des basques évasées.

Les hommes portent sur la tête une petite toque ornée de plumes ou un petit bonnet à revers, le berrettino.

Sous l'ère Elisabéthaine, la production de dentelle en Italie et l'introduction de l'empois de riz liquide venu d'Asie, ont rendu possible la création de la très fameuse collerette empesée, appelée " fraise ".

Les tissus employés : velours de coton, damas de coton, coton et bengaline

 

 

Les modes sous Louis XIII

Sous Louis XIII (1610-1643), le costume masculin évolue vers moins de garniture, vers plus de sobriété élégante. Tout le monde souhaite être élégamment vêtu et tous les hommes veulent porter l'épée.

Le pourpoint est uni ou à taillades et possède des basques longues (tassettes). Il se boutonne en haut et s'ouvre sur le devant en bas pour laisser entrevoir le jabot (en lin ou en dentelle) de la chemise.

Les manches sont tailladées ou fendues dans la longueur pour laisser voir la chemise ; elles se resserrent aux poignets.

Les hauts-de-chausses s'arrêtent aux genoux, étant soit serrés sur la jambe, soit laissés flottant en pantalon.

Les bas en soie sont de toutes les couleurs et les chaussures sont travaillées de manière à laisser voir les bas de soie. Pour l'hiver ainsi que pour la chasse, les bas sont en laine. Les bas à bottes sont en toiles et se mettent par-dessus celui en soie ; ils sont dits à étrier lorsqu'ils sont sans bout et sans talon.

La cape ou désormais manteau se porte sur les deux épaules ou sur une (à la Balagny). Il existe plusieurs sortes de manteaux dont : la hongreline (doublée de fourrure), la casaque et le rochet. Le caban du XVe siècle reste en vogue.

Les tissus employés : velours ras de préférence et brocart

 

 

Les modes sous Louis XIV

L'extravagance du costume masculin est le moyen de faire état de sa richesse. Louis XIV et sa cour, faisant se tourner tous les yeux d'Europe vers Versailles, donneront l'exemple.

Le costume masculin se caractérise par son ampleur et par la somptuosité et ses détails. Dés lors, apparaît la " rhingrave ", une culotte dont les jambes sont très larges avec de nombreux plis, garnie de dentelles, de boucles de ruban très abondantes. Les " cravates " de plus en plus sophistiquées, ouvragées et coûteuses.

Le justaucorps, une veste à manches longues, munies de larges revers généralement retenus par trois boutons est ajustée sur le buste ; elle se porte longue jusqu'aux genoux. Des plis dans le dos et sur les hanches lui donnent de l'ampleur. Les parements sont ornés de nombreux boutons et de brandebourgs, de même que les poches, positionnées assez bas et horizontales. Ce justaucorps se porte généralement ouvert, laissant apparaître la veste et la cravate de mousseline ou de dentelle.

Les bottes ne sont alors d'usage que pour monter à cheval ou aller à la chasse. On porte surtout des souliers à talons et à bouts carrés, fermés et ornés par une boucle métallique. A la cour de Louis XIV il était d'usage que les talons et les revers soient de couleur rouge

Les tissus employés en fonction des saisons : velours, satin, ratine, drap de laine et fourrure pour l'hiver, taffetas l'été et la mi-saison des draps plus léger. Gros de tours, lampas, dentelle

 

 

La mode sous la Régence et Louis XV

Après la mort du roi Louis XIV, avec Philippe d'Orléans, régent de France de 1715 à 1723, le costume masculin évolue peu au cours du XVIIIème siècle.

Ce que l'on nomme désormais " l' habit à la française " se compose toujours de trois éléments principaux, à savoir le justaucorps (veste de dessus, peu à peu dénommé habit), la veste (sorte de gilet) et la culotte.

Pour un souci de commodité, les paysans se contentent d'une culotte et d'une chemise lorsqu'ils travaillent aux champs.

Sous la Régence, le justaucorps prend de l'ampleur sur les hanches. On ajoute en effet des pans de tissus plissés sur les cotés, parfois soutenus par des volant de crin, sans doute pour faire pendant à l'ampleur des robes rehaussées par les paniers. Les bords du justaucorps sont coupés droits devant mais ne se boutonnent pas sur toute leur longueur.

Les manches rétrécissent en largeur, de même que leurs parements, toujours ornés de trois boutons. Les nombreuses boutonnières brodées sont pour la plupart décoratives, l'habit ne se fermant que sur la poitrine. Ainsi la veste de dessous, et le jabot de dentelle, deviennent de plus en plus visibles.

Le gilet suit l'évolution de l'habit: il raccourcit, s'évase, puis, à la fin du siècle, il est coupé droit et court, au niveau de la taille.

Le tricorne est universel. Il peut être garni des plumes ou plumetis et galonné, surtout pour le costume de cour. Sa taille varie aussi.

Les tissus employés : les soies, les brocarts et le velours. Pour les embellissements : des broderies et des boutons, des plumes.

 

 

La mode sous Louis XV

Les trois pièces du costume masculin se conservent. Le costume garde les manches larges de la Régence. Les plis des hanches ne disparaissent pas non plus. On y ajoute généralement des boutons.

Cependant, cette période est cruciale car elle marque l'apparition en Europe continentale de nouveaux vêtements. Parmi les nouveautés, la redingote (en anglais riding-coat, habit pour monter à cheval) et le frac.

La redingote est longue, munie d'une ceinture et de deux collets qu'on peut relever (pour protéger le cavalier du vent). Le frac est une variation de l'habit, possédant un collet rabattu, appelé retonde. Le frac et la redingote peuvent avoir des revers.

Enfin apparait une alternative au tricorne : un chapeau de chasse à bords étroits, avec une calotte assez haute, dans lequel on peut voir un ancêtre du haut

 

 

Epoque Louis XVI - Europe continentale

L'habit à la française persiste, sans changements importants. Mais on le porte surtout à la Cour et dans les salons.

Les basques perdent leur allure juponnante et les devants, arrondis, s'ouvrent de plus en plus sur le gilet. Les manchettes de dentelle sont de plus en plus rares. Le gilet est sans basques et d'une couleur différente que celle du justeaucorps. La culotte est serrée au-dessous des genoux par une fine jarretière à boucle.

Le frac ne diffère de la tenue de cour que par son col rabattu et par les pans qui tombent droit en s'écartant. Le col droit et rabattu est souvent d'une couleur différente. La plupart des fracs ont une couture dans le dos, sauf ceux dits "à la polonaise". Les couleurs utilisés sont le vert ou le jaune rayé de foncé. La cravate est souvent une écharpe roulée. Tandis que le justaucorps se porte avec une culotte de velours ou de soie, le frac peut se porter avec une culotte de peau ou un pantalon long.

La redingote à la lévite a trois collets en gradins et des revers séparés du collet, fixés par des boutons. Elle est généralement longue, ce qui va continuer à la caractériser tout au long du XIXe siècle.

Ainsi, le costume prend une allure plus libre, plus bourgeoise, mais tout de même frivole. Le règne de Louis XVI est une période de transition entre le costume masculin "classique" du XIXe siècle et celui spécifique du Siècle des Lumières. Les premiers éléments du trois-pièces (redingote, chapeau haut-de-forme, pantalon, gilet sans basques) s'imposent, en même temps que le concept d'une élégance masculine sobre et discrète.

Tissus : velours côtelé, soie brochée, gros de tours, velours de soie, coton blanc, ratine, dentelle,

 

 

La Révolution

Période troublée, la Révolution n'est pas propice aux réflexions esthétiques. Cependant, le costume, naviguant à vue entre une volonté d'austère simplicité et une excentricité libératrice, se cherche des signes. Le vêtement est politique : la noble culotte vit ses dernières heures.

La Révolution contribua à des changements radicaux dans le costume pour les hommes ; on assista au retour du pantalon après quelque six cents ans d'oubli. Il s'accompagnait d'une courte veste appelée carmagnole. Ce pantalon avait une brayette maintenue par trois boutons et pouvait s'abaisser, d'où le nom de pantalon à pont.

Le bonnet rouge variait de forme, tantôt il était à queue pendante, tantôt il avait une forme droite, ou bien celle du bonnet phrygien.

Vers 1792, les fracs présentèrent quelques particularités : les revers étaient coupés à angle droit et le haut collet était d'une couleur différente, souvent d'un ton criard. En général, les fracs ne se fermaient pas et les deux rangées de boutons d'acier ne servaient que d'ornements.

On portait aussi des fracs-redingotes qui étaient à revers croisés et se fermaient par des pattes. Comme chaussures, on portait d'élégantes bottes à revers, déjà en usage à la fin du règne de Louis XVI.

 

 

Le directoire

Le Directoire voit apparaître une curieuse maladie : l'Anticomanie et répond au besoin de libération corporelle.

Pour les hommes, le pantalon collant remonte sa taille, ce qui remonte le col d'autant ! Apparition du noir : discrétion de la bourgeoisie d'affaires

 

Le Premier Empire

" 1804 - 1814 "

On commençait à porter beaucoup d'étoffes lamées en or et en argent, et la mode des turbans s'établissait à la Cour ; on les faisait avec de la mousseline blanche ou de couleur, semée d'or, ou bien avec des étoffes turques très brillantes.

Les hommes portaient " l'habit " composé de 3 éléments : l'habit, le gilet, la culotte. Dés 1804, l'habit est cintré à la taille, le gilet court (dépasse légèrement de l'habit sur le devant) et carré, à col droit et blanc et la culotte " à pont " fermée devant par 2 boutons s'arrête sous le genou.

La chemise est en coton blanc à col haut derrière avec des pointes remontant vers les joues, dépassant de la cravate qui est faite d'une longue écharpe blanche enroulée par dessus le col de la chemise, nouée devant en laissant dépasser les 2 pointes du col.

Les bas blancs partent du genou au bas de la culotte ; les chaussures sont fines et plates, noires avec boucle pour les salons. Pour dehors bottes à revers ou guêtres. On peut porter enroulée à la taille une ceinture dont la couleur différencie la fonction.

Selon le cas, le chapeau peut être un haut de forme à large bord en feutre noir ou le bicorne porté pointe au-dessus des oreilles.

Le costume de bal est inspiré de celui de l'Empereur ; Le tissu est riche, en soie brodée ou brocard et la cravate est en dentelle ou faite d'un petit jabot en mousseline plissée cousu devant sur la chemise.

 

 

La Restauration " 1818 "

Romantique et torturée, la silhouette masculine se féminise : épaules tombantes, taille cintrée, jupes de redingote amples. Élégance et spleen, l'homme romantique n'est pas guerrier

 

Le Second Empire

Apparition du complet : veston, pantalon et gilet de même couleur. Il se généralise progressivement jusqu'à la fin du siècle où le noir s'impose pour les tenues de soirées, pour devenir l'austère tenue républicaine du siècle à venir

Le vêtement masculin devient plus aisé. La redingote est moins étroitement ajustée, le pantalon moins collant. Tous les hommes portent des faux cols, des chemises plissées et ornées d'entre-deux et, aux manchettes et aux gilets des pierreries en manière de boutons.

Les hommes portent en ville une jaquette moins sévère que la redingote et vers la fin du second empire on risque même les vestons. Ils portent aussi cousue, une chaîne de montre à gros maillons et à breloques qui barre la poitrine. Plus la chaîne est grosse plus l'homme qui la porte est riche. Les gants sont pour se vêtir les mains mais dans les dernières années de l'empire il parut plus élégant de les tenir.

Le chapeau haut de forme ne change pas tout au long du second empire malgré quelques modifications : il a des bords plus ou moins larges, plus ou moins élevés : on lui donne comme nom " tuyau de poêle ". Il est changé tout à la fin du second empire par un chapeau rond appelé " melon ", coiffure encombrante qu'il faut tenir à la main et avec délicatesse pour ne pas froisser la soie.

La tenue de soirée était plus gracieuse que la tenue de ville, car bien que sans chapeaux, on y portait le frac, la culotte, les bas blancs et les escarpins qui formaient un ensemble fort élégant.

 

 

Epoque romantique

Pendant la période romantique, le noir pour les vêtements s'établit fortement. En plus du noir, on portait des redingotes plutôt bleues ou marron, cintrées à la taille, avec des manches froncées aux épaules. Les gilets témoignent encore d'une certaine fantaisie dans leurs dessins. Quant aux cols engonçants, dont les pointes recouvrent le menton, ils sont fermés par des cravates à noeuds sophistiqués.

Les pantalons sont très longs, tendus par des sous-pieds. Ils sont souvent d'une couleur différente de la redingote.

Le chapeau haut-de-forme, à bord large, est le plus porté. En soirée, il est remplacé par le chapeau claque, ou Gibus. La chevelure, frisée, est partagée par une raie ; les favoris sont également en faveur.

 

Deuxième partie du XIXe siècle

Le vêtement comporte toujours 3 pièces mais la mode rejette petit à petit, les cravates à noeuds compliqués et gilet perd de ses couleurs ; le frac devient un habit de gala utilisé uniquement pour des occasions exceptionnelles. Cette garde-robe masculine manque de variété tant dans les couleurs que dans le style. A la fin du règne de Napoléon III, le noir est considéré comme de rigueur le soir et se répand en ville.

Pour la journée, les basques de la redingote raccourcissent singulièrement et la taille est moins marquée qu'auparavant. Le pantalon est à raies ou à quadrillages

Le costume masculin, devenu d'une grande sobriété, est accompagné, en plus du haut-de-forme très haut et cylindrique, d'une fine cane.

Les cheveux sont plus courts que sous le Romantisme ; presque tous les hommes portent des favoris ou barbe et moustache (la fameuse impériale).

Les chaussures sont des bottines à boutons.

Napoléon III fait renaître les costumes de cour et les uniformes civils créés par son oncle. De même, il rétablit les culottes et les bas de soie. En dehors de la Cour, pour les grandes occasions, le frac, ou queue-de-pie, est de rigueur. Il est porté avec gilet et noeud papillon blancs. Des gants blancs et de fins escarpins complètent la tenue.

 



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