Historique au Féminin de L'atelier de la Bruvandière

 

Les modes au Moyen-Age

C'est une grave erreur de croire que la femme d'autrefois ne savait pas s'habiller avec élégance et bon goût

Les étoffes qui plaisaient le plus aux femmes étaient, la futaine, le treillis, la bure. Dans la haute société le Cendal, était une soie unie dans le genre de taffetas, cette étoffe était utilisée, sous les carolingiens, pour tout du vêtement à l'ameublement.

Pour la lingerie étaient utilisés le lin et la toile de frise.

Au XIème siècle, les robes étaient doublées : celles de dessous était faite en partie d'une étoffe légère et sans ornement, celles de dessus formaient des plis qui tombaient en cascade ; elles étaient bordées de broderies, avaient des plis fin et serrés qui commençaient aux hanches. Les coloris les plus souvent employés étaient le pers ou le bleu foncé, gris, noir, vermillon, écarlate, cramoisi rehaussé d'or, et violet.

Les broderies que l'on voyait sur les tissus représentaient des stylisations de plantes, des arabesques de fleurs, des animaux

Les coiffes dits escoffions étaient des coussins revêtus d'une résille et presque toujours enrichis de joyaux véritables ; mais trop lourds, ils étaient souvent remplacés par des bourrelets d'étoffe, puis vinrent les hennins, sorte de cornet en forme de pain de sucre, unis ou à rayures, très ornés et qui se terminaient par un grand voile traînant jusqu'à terre et que l'on appelait le flôcart.

 

La Renaissance " Influence latine

Louis XII par sa conquête du Milanais et de Gênes, prépara l'avènement de la Renaissance italienne en France. Puis sous François 1er, et Henri VIII que le luxe fut inouï et sous le règne de Catherine de Médicis la mode Renaissance prend alors son plein épanouissement. Les coloris rutilants où les rouges, les ors, les bleus se mariaient et se combinaient à l'infini.

Les robes étaient très amples, en forme de cloches, soutenues par des jupons de cerceaux (vertugadin) ; elles étaient brodées d'or et de pierreries, rehaussées de bijoux. Le bustier dit le pourpoint avec des manches bouffantes sur les épaules, très serré à la taille était découvert en carré sur toute l'étendue de la poitrine, en pointe ou arrondi sur le devant.

Le linge de corps devient un grand luxe, les femmes portent dés lors des dessous dits " caleçons " ou " bragues ", faits de toile finement tissée, souvent décorés de fine dentelle, enrichis de fine broderie ou de ruban.

Les coiffes étaient faites d'un bourrelet posé en travers sur une calotte, chargé de perles, d'or, de broderies et agrémenté d'un voile de soie. Les étoffes les plus souvent utilisées étaient le damas, le satin, le velours et pour les cérémonies, les lampas, les brochés et les lamés.

 

 

Les modes sous Henri III et Louis XIII

Le vêtement aux couleurs sombres s'affine. C'est le règne du noir. Les chapeaux sont faits de feutre, les chaussures sont basses, à boucle, sorte d'escarpin verni ; c'est la période où le costume d'apparat masculin domine celui des femmes.

Les robes deviennent architecturales, la mode est absurde. Elles étaient à 3 cottes, ce qui faisait 4 jupes superposées, chacune avait un nom et une couleur différente. Pour le corsage, les manches sont bourrées de ouate et ballonnées, la collerette s'arrondie.

Il existait des combinaisons de couleurs sur les étoffes : les rayés, les tracés, les figurés, les flambés et surtout els dessins géométriques. Sous Henri IV, la soie était très utilisée ; les tissus à fleurs e ramages occasionnèrent la création du jardin des plantes.

 

 

Les modes sous Louis XIV

Au cours de cette période, un changement radical s'opère dans la mode féminine. Elle s'affine davantage ; pour désigner les garnitures, des mots charmants des modes ont été créés à cette époque : le galant, les menues bouffettes de soie, les échelles, les transparents, les falbalas, pretintailles, les fanfreluches, etc.

L'allure générale de la toilette se modifie ; robes et bonnets se couvrent de dentelles. Le corsage reste à pointe mais les manches sont moins ballonnées. Pour donner du bouffant aux robes et éviter le baleinage, on utilisait un jupon appelé la " criarde " (tissus de grosse toile gommée). La robe était très décolletée, et on y joignait selon l'occasion un fichu blanc ou mouchoir de cou qui remplaçait la fraise.

En automne et au printemps on devait porter draps léger, en hiver : la ratine, le velours et même le satin ; en été on ne devait porter que le taffetas.

En 1675, le roi accorda aux femmes la maîtrise d'habiller leur " sexe " ; ainsi naquit la maîtresse-couturière.

Les coiffes se composaient de capuchons noués d'un ruban sous le menton, de mantilles de ville en voile, garnies de large dentelle , de toques entièrement garnie de plumes, de plaques de pierreries sur le devant et aigrettes ; les chapeaux étaient larges, en feutre, garnies de grandes plumes et de rubans

 

 

La mode sous la Régence et Louis XV

Au début du règne de Louis XV, la mode est gracieuse et subtile comme les arts décoratifs inspirés de la Chine et du Japon.

L'objet le plus remarquable de la robe rococo est la jupe en forme de coupole, plus large que celle de la Régence. Elle sera portée jusqu'à la fin du XIXe siècle.

Le panier de la jupe est composé de cinq cerceaux reliés entre eux par de la toile. La " sur jupe " de dessus est très souvent ouverte pour laisser voir la somptuosité du tissu de la jupe.

Le buste est rendu très étroit par un corset. Plus tard, le décor de la jupe se composera de motifs floraux mêlés de rubans, de dentelles ou de fleurs artificielles.

La robe à paniers à profil aplati devient tout aussi extravagante. Le volume étant reporté sur les côtés, une femme nantie de cette robe occupe à elle seule tout un banc, ne passe plus entre les portes sans se contorsionner.

Le corsage n'évolue guère ; son décolleté plus profond est couvert désormais, par une écharpe triangulaire blanche appelée " fichu ". L'ensemble est couvert de broderies, de dentelles et de fanfreluches.

Les cheveux sont blanchis par de la poudre pour faire disparaître les différences d'âge. Cela nécessite de hausser les tons du maquillage qui reste plus que jamais artificiel avec ses mouches collées.

 

 

Les modes sous Louis XVI " 1774 - 1789 "

A cause du nombre et de la variété de ses créations, l'époque Louis XVI occupe une place à part dans l'histoire du costume féminin. Se succéderont, la robe à la française, la robe à la polonaise et ses nombreuses transformations, la robe à la lévite et la robe à l'anglaise.

Vers 1780 un revirement complet s'opère: Alors que jusque là c'est Marie-Antoinette, reine de France et sa marchande de mode Rose Bertin qui imposent leurs goûts, c'est tout d'un coup l'anglomanie, l'adoption des modes anglaises, qui entraînera un costume d'allure masculine et le remplacement des paniers par les tournures. C'est le règne de la simplicité.

Vers 1788 les jupes ont un rang de volants et on porte une ceinture très large ornée d'une grosse boucle sur le devant. En même temps c'est la mode des écharpes de taffetas ou de cachemire qu'on passe sous les bras, qu'on croise dans le dos et qu'on ramène par devant en nouant les deux extrémités.

Les robes à paniers à coudes en vogue au temps de Louis XV, ne sont plus portées qu'au bal, au théâtre ou à la cour. Dans la vie ordinaire, on porte des robes plus simples et plus pratique.

Sous le règne de Louis XVI la mode devient un fait d'actualité avec le lancement de journaux spécialisés et dans les dernières années de son règne, les femmes adoptent le caraco exigu et la robe à l'anglaise.

 

 

Le Directoire " 1795 - 1797 "

La création du Directoire remit la femme sur le trône mythologique des grâces et des amours ; elle eut conscience qu'elle venait de reconquérir ses droits les plus charmants, que la Révolution avait détruis..

Bientôt apparurent les premières tuniques laconiennes et les chlamydes à méandres de couleur, la chemise de perkale, les robes de gaze ou de linon et le provocant costumee avec ses charmants enlacements de rubans sur le cou-de-pied.

Toutes les fantaisies romaines et grecques du costume furent inaugurées pour la plupart par des descendantes de guillotinés ; quelques aimables dames architondues poussèrent l'amour du réalisme et de l'horreur jusqu'à serrer autour de leur cou un mince collier rouge qui imitait à ravir la section du couperet. L'on jurait que c'était admirable, ruisselant d'inouïsme.

Comme il ne restait rien du passé et qu'on ne pouvait improviser en un jour une société avec des convenances, des usages, des vêtements entièrement inédits, on emprunta le tout à l'histoire ancienne et aux nations disparues : chacun s'affubla, se grima, " jargonna " à sa guise ; ce fut un travestissement généra.

 

 

Le Premier Empire " 1804 - 1814 "

Dés le début de l'empire les femmes raccourcissent leur taille, le buste est remonté, les jupes resserrées.

Se sont des robes sans plis, sans drapés. Un petit caraco est souvent porté par-dessus ou bien un long manteau avec sa traîne. Elles sont ceinturées si haut et décolletées si bas, que la poitrine est fort empêchée pour se cacher dans ce petit tabernacle.

La coiffe était variée, mais c'est l'aigrette qui domine, suivi un gros plumet blanc ou rose de plumes follettes ; pour le soir le chapeau disparaît et fait place au diadème.

Les tissus employés étaient du satin, velours, tulle, cachemire

 

 

La Restauration '' 1818 ''

La mode s'est presque toujours montrée essentiellement courtisanesque et empressée de saluer l'aurore des nouveaux Régimes.

Le retour au blanc complet, à l'éclat neigeux des mousselines claires, marqua surtout le retour des Bourbons. Fleurs de lis, écharpes et cocardes blanches.

Robes et pardessus de " perkale ", rubans de soie écrue, capotes de crêpe blanc bouillonné, guirlandes de lis dans la chevelure, tels étaient, au milieu de l'année 1814, les principales distinctions du costume féminin.

On voyait des robes levantine rose tendre et des tuniques de mérinos blanc ; quelques-unes étaient faites en forme de pelisse et n'avaient point de ceinture ; les deux pans flottaient écartés l'un de l'autre.

Les robes, dites à la vierge formant demi-guimpe, montaient jusqu'au menton ; les robes blanches, rayées, à petits carreaux bleus ou roses, se multipliaient, les volants de ces robes étaient tout blancs, mais il était de rigueur qu'il y eût des festons de la couleur des raies, et feston sur feston.

Les manches étaient bouffantes et rehaussées de plusieurs rangs de " ruches ", là elles formaient l'entonnoir, c'est-à-dire qu'elles avaient une certaine ampleur aux épaules et qu'elles s'en allaient s'aplatissant peu à peu jusqu'au poignet, où elles étaient fermées hermétiquement par un ruban, de manière à être terminées par un gant de peau de diverses couleurs. Les dames se décolletaient, se mettaient un collier de perles ou de grenat.

Les beaux châles de " kachemire ", ou de bourre de soie, avec de larges palmes et brillantes couleurs, n'étaient point détrônés par les redingotes à trois collets ou les pelisses ; on convenait que rien ne dessinait mieux les épaules et ne drapait plus mollement une femme élégante.

La chevelure était disposée en petites boucles presque collées sur le front et aux tempes, formant vers la nuque, des coques fort peu apparentes. Presque toujours des fleurs artificielles s'y voyaient, mais en très petite quantité.

 

 

Le Second Empire

Les robes sont garnies par des franges de soie, des petits pompons, des galons disposés en brandebourg, des dentelles (la chantilly est très en vogue), des biais de satin...

Les tissus employés sont moires, taffetas, failles aux tons bruns ou teintes plus violentes, avec prédominance de bleu et de vert.

La crinoline est un jupon tendu sur des cerceaux parallèles au sol : elle permet de soutenir l'ampleur de la jupe. Un jupon classique intercalé entre la crinoline et la robe permet d'atténuer la marque des cerceaux sur cette dernière. La taille de la crinoline ne cesse d'augmenter jusqu'en 1866. D'abord parfaitement ronde, elle se projette progressivement vers l'arrière.

Pour le jour les femmes portent un corsage ajusté jusqu'au cou, avec des manches pagode, qui s'évasent du coude vers le poignet et qui recouvrent des manchettes de mousseline.

L'ombrelle accessoire indispensable lors de toute sortie, est de petite taille.

Le corsage du soir en pointe devant, avec des petites manches bouillonnées, laisse les épaules et les bras nus. Le décolleté est souligné par une berthe, pièce de tissu plissé ou de dentelle froncée. Les gants ou les mitaines, en filet, sont courts : ils ne couvrent que la main. Les chaussures deviennent des escarpins à tout petit talon, noirs ou assortis aux toilettes.

Les cheveux séparés par une raie, sont ramenés en un chignon porté sur la nuque, en anglaises ou en bandeaux. Pas de frange, des fleurs, de fruits ou des plumes agrémentent la coiffure et un petit termine la toilette.

Les chapeaux rétrécissent : les capotes " emboîtantes " que l'on peut observer au début du Second Empire laissent la place à de petits chapeaux ronds qui ne coiffent plus que le sommet du crâne et les femmes sont chaussées de bottines plates .

 

 

L'Epoque Romantique

Succédant aux fluides robes Empire, la mode romantique est caractérisée par le retour de la taille à sa place anatomique, grâce au nouveau corset, qui donne une impression de minceur de la taille et qui est marquée par une large ceinture.

Les jupes raccourcissent au niveau de la cheville et sont soutenues par plusieurs jupons.

Parapluies et ombrelle s'agrandissent afin de mieux abriter les larges bords des chapeaux qui ont tendance à s'étendre et sont garnis d'oiseaux, de plumes, de panache ou rubans., Le corsage a d'immenses manches gigot, à emmanchures très basses. Le jour le cou est recouvert d'un col de mousseline qui s'étale jusqu'aux épaules. Le soir la gorge est découverte et les manches sont courtes et ballonnées et les bras sont couverts par des gants.

Pour marcher les femmes portent des bottines dépourvues de talons le jour et le soir des souliers de bal, légers, des escarpins à bout pointu ou carré, sans talons, montés sur de fines semelles de cuir et maintenus à la cheville par un laçage de rubans.

Les éventails de petite taille, sont souvent brisés, c'est à dire faits de lamelles découpées dans une matière précieuse (écaille, ivoire...).

Les coiffures tout en hauteur donnent à la silhouette une allure enlevée : les cheveux raidis en coques ou en tresses maintenues par un peigne en corne ou en écaille, se dressent sur le sommet du crâne. Les garnitures employées sont semblables à celles utilisées pour les chapeaux.

 

 

Deuxième partie du XIX siècle

Malgré la guerre de 1870 le goût de l'époque reste au pastiche des costumes de la renaissance et du XVIIIème siècle, avec, en plus, une prédilection pour la surcharge décorative.

Dans ce costume féminin, la tournure, accentuant la courbure des reins, succède définitivement à la crinoline. Celle-ci disparaît en 1867 et remplacée par des poufs faits de crins ou des armatures qui rejettent le volume de la robe vers l'arrière en accentuant la cambrure des reins.

En cette période le goût est au style " tapissier " ! On utilise de lourds tissus et on abuse des passementeries, glands, pompons et franges pour les garnitures de ces costumes fastueux. De 1870 à 1890, cette tournure prend un volume plus ou moins marqué, hésitant entre un simple retroussis de tissus, un volume en " queue d'écrevisse " ou un système de capote repliable comme celle des voitures pour pouvoir s'asseoir plus commodément, le strapontin. Le corset grandit pour comprimer le corps de la poitrine au haut des cuisses.

Sur les cheveux coiffés en longues anglaises ou réunis en chignon allongé sur la nuque, on pose très en avant sur le front un étroit petit chapeau ovale, à calotte basse, ou un chapeau à plumes de style autrichien. Vers 1885, de minuscules chapeaux en pointe succèdent encore aux capotes arrondies et aux grandes capelines. Aux pieds, l'élégante de cette époque porte des bottines à talon, boutonnées ou lacées sur le devant.

 




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